dimanche 4 mars 2018

Les Vaincus; Violences et guerres civiles sur les décombres des empires 1917-1923


Enfin un livre qui a le mérite de se plonger dans les déprimants soubresauts de l’après première guerre mondiale si peu pris en compte dans l'historiographie française et pour cause : La France fut certainement le seul pays d'Europe pour qui l'Armistice et les différents traités de la Banlieue parisienne, à commencer par celui de Versailles, a pu signifier la paix.
Partout ailleurs, l’arrêt de la guerre n'a pas était synonyme de l'arrêt des hostilités.
Des révolutions et guerres civiles, russe, allemande, hongroise, irlandaise, aux putschs Italien, Espagnol, Portugais, en passant par les guerres de libération baltes, turque et polonaise, il n'y a bien eu que les Français et les Belges pour croire que la guerre s'était terminée en novembre 1918.

L’œuvre est titanesque et semée d'embuches mais il faut dire que Robert Gerwarth s'en titre très bien et réussi à exposer sans s'y perdre le maelström politique européen de ces années post conflit mondial extrêmement mouvementées. Le très grand intérêt du livre est d'exposer clairement des faits sans porter de jugement de valeur, ce qui en soit est une prouesse. S'il se lit bien, il ne se lit pas sans risque puisque sa lecture vous confrontera avec des situations déprimantes et risque de saper le peu de foi que vous pouvez avoir dans l'humanité tellement ses propos font apparaitre les spirales infernales qui se sont emparées des uns et des autres à l'issu d'un conflit déjà extrêmement meurtrier mais qui pose également les bases fragiles sur lesquelles reposent une bonne partie de notre monde actuel qui n'a pas encore totalement digérer la somme d'humiliations et d'avanies subit par une bonne partie de l'Europe et que le second conflit mondiale n'a pas soldé dans son entier.

Certainement l'un des livres les plus durs, clairvoyants et intéressants qu'il m'est était donné de lire.
Ne soyez pas surpris pas sa taille puisque 30% (130/473) de ses pages sont en fait les notes et les références d'une incroyable bibliographie. Le livre est même assez court et on se trouve surpris d'arriver à sa fin.

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