samedi 28 janvier 2012

14-18 : La Serbie en guerre



Voilà un type d'ouvrage que j'aimerai trouver plus souvent. Il possède beaucoup de qualités que je vais énumérer de façon certainement incomplète si pas incorrecte:
  1. Il traite d'un sujet important mais totalement oublié.
  2. C'est une magistrale synthèse des événements traités.
  3. aucune digression, des faits, des faits et encore des faits.
  4. des phrases justes, bien calibrées, à la syntaxe parfaites sans préposition qui se perdent.
  5. Une clarté de pensé bien organisée, judicieusement hiérarchisée et facile d'accès.
  6. Il évite les écueils propres aux ouvrages historiques: pas d'énumération accablantes de noms de villes occupées par des troupes aux appellations minéralogiques, propose des points de vues variés sur les événements, citation des sources (impressionnantes) sans nuire à la syntaxe ...
Seul bémol au tableau, car il en faut un, l'indigence des cartes. A ce demander pourquoi en France on s'obstine à maintenir des modules de géographie dans les cours d'histoire si c'est pour avoir à chaque fois une pénurie de carte dans un bouquin d'histoire. OK, on n'a qu'à avoir son atlas sous le coude. Mais tout de même je trouve cela agaçant.

Mais bon, là n'est pas le propos. Ce livre est en tout point passionnant en dépit d'un sujet non seulement abscons mais difficile dans la mesure les soubresauts de ce qu'il traite impact notre univers quotidien que se soit sur la néo-balkanisation qui fait suite à l'effondrement de l'union soviétique, que des modalités de constituer des entités pan-culturelles ou pan-nationales comme l'union Européenne.

Le livre est découpé en trois grosses parties, chacune en plusieurs chapitre. Chaque chapitre traite d'un aspect du sujet et est découpé en paragraphe successif indiquant l'idée exposée. C'est clair, concis, net et précis.

La première partie traite de la période des deux guerres balkaniques de 1912 et 1913 qui précèdent la grande guerre, des raisons de cette dernière, du rôle centrale de la Serbie dans son déclenchement et des premières campagnes victorieuses jusqu'à la débâcle de 1915.

La dernière traite de la campagne victorieuse de 1918 et de la mise en place du futur état Yougoslave.

Entre ces deux moments fort tout à fait intéressants et bien narrés, une grosse partie traite des luttes de pouvoir et des évolutions des mentalités de l'entente vis à vis des Serbes sur fond de rétablissement de leur armée à Corfou puis à Salonique.
Bien que la plus indigeste des trois parties, elle n'en ait pas moins intéressantes. L'auteur met bien en avant les tractations et les influences des différents protagonistes dans des événements qui souvent les dépassent, la course effrénée de certains d'entre eux (au premier rang desquels se trouvent le prince héritier Alexandre et le chef du cabinet Pasic) pour ne jamais être rattrapé par eux.

De toute manière, tout au long du livre, l'auteur sait nous faire assister aux diverses tractations, aux choix parfois difficiles et au retournements si pas de veste au moins aux évolutions des acteurs.

Pour faire bref en deux mots comme en cent, un type de livre qu'on aimerai lire plus souvent.

STéphane

PS: mon ami le psilète avait aussi lu ce livre en son temps, voici sa critique que j'ai pris garde de ne pas lire avant de rédiger la mienne.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Moi aussi, j'ai beaucoup apprécié ce volume. D'autres tomes parus chez cet éditeur sont sortis ces dernières années, j'ai particulièrement aimé "La machine à vaincre", "La mobilisation industrielle" et "La Serbie ne guerre". As-tu lu celui concernant la Roumanie?
    Cordialement
    Sylvain

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  2. Non! J'hésite encore à me le procurer car c'est un peu en dehors de mes aspirations du moment. Je compte avant cela lire celui sur le proche orient et l'autre sur l'Italie. Après ça je verrai.

    STéphane

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