samedi 2 mars 2019

Cinéma : La Favorite & Marie Stuart, Reine d'Écosse


Deux films pour le prix d'un article qui ont pour point commun des monarques féminins de Grande Bretagne. Même si 150 ans les séparent, l'écart ne résident pas dans un contexte géopolitique fait d'intrigues et de trahison mais dans une réalisation cinématographique qui ne souffre pas de la comparaison.


Marie Stuart, Reine d'Écosse raconte le retour en Écosse de la reine Marie et des difficultés qu'elle a à rester sur un trône menacé par les potentats locaux et le vindicatif fondamentaliste religieux John Knox. Le film s'appuie donc sur une histoire connue déjà adaptée moult fois à l'écran. S'il prend un partie différent des autres adaptations, il est cependant porté à bout de bras pas une pétillante Saoirse Ronan qui, pas plus que les décors et les costumes somptueux, n'arrivent à sortir le spectateur de son ennui mortel plombé par une réalisation au classicisme lénifiant. La métamorphose de la belle Margot Robbie part d'une bonne idée mais tombe à l'eau en raison d'une mise en scène quelque peu poussive.





Ce n'est absolument pas le cas pour La Favorite qui se focalise sur la Reine d'Angleterre Anne (Olivia Colman), mise sur le trône par l'oligarchie britannique afin d'évincer son père aux tendances trop catholique pour les ploutocrates de la city (*). L'histoire est beaucoup moins connue. C'est celle d'une reine que les historiens disent sous l'influence de sa favorite, Sarah Churchill (**) (Rachel Weisz) femme du célèbre général Malborough. Le film s'intéresse aux relations de ces deux femmes dans un contexte politique tendu entre les partisans de la continuation de la guerre contre Louis XIV et ceux qui voudraient y mettre un terme. Mais l'arrivée d'Abigail (Emma Stone) va ébranler cette relation avec truculence, extravagance et passion.


La musique et les scènes surréalistes ne sont pas sans évoquer le fabuleux Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway (1982). Les trois actrices sont toutes très excellentes dans leur rôle respectif. Le focus sur ces trois personnages évince un peu quelques autres éléments géopolitiques d'importances, mais le film est par lui même très soigné et particulièrement réussi avec des dialogues tranchants et des visages expressifs éloquents. Un vrai bijou.


STéphane

* En fait c'est sa sœur Marie, femme de Guillaume d'Orange, qui fut installée sur le trône au départ de leur père Jacques II, mais à sa mort, la cadette Anne pris sa place.

**  oui, c'est la même famille que l'illustre premier ministre britannique de la seconde guerre mondiale

5 commentaires:

  1. Merci de l'info. Spontanément, je serai allé voir l'Ecossaise plutôt que l'Anglaise. Comme quoi...

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    1. Coucou, j'ai récemment laissé un commentaire sur ton site, mais il n'apparait pas.

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    2. Tu as bien fait de me le dire, il était classé en spam !

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  2. Les deux avaient mon intérêt mais dès la bande annonce on voyait la favorite disposait de plus d'allant que l'autre. La vision des deux films a confirmer mon intuition. Je ne comprend d'ailleurs pas les notes de Marie Sutart, car à part l'actrice titre, je n'y vois aucun intérêt et c'est bien dommage. L'autre, en revanche, mérite toutes les critiques dithyrambiques imaginables et l'oscar est mérité.

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