mercredi 17 juin 2009

Gagner la Guerre


Comme promis il y a quelques temps, j'ai fini par me procurer le roman de Jean-Philippe Jarowski, l'auteur du jeu de rôle Te Deum pour un Massacre et du recueil de nouvelles Janua Vera tout deux déjà chroniqués sur ce blog.

J'ai profité de ma convalescence forcée de la semaine passée pour m'engager dans la lecture de ce pavé (700 pages écrites très petit dans un format plus large que la normal). C'était exactement ce qu'il me fallait pour passer mes nuits d'insomnies.

Le roman est la suite de la seconde nouvelle de Janua Verra et reprend le personnage de Benevuto, l'assassin de la république de Ciudalia aux ordres du Podesta Léonide Ducatore. On est content, car cette nouvelle (mauvaise donne) était certainement la plus aboutie du précédent recueil.

Comme tout le reste, ça se lit bien et on se complet à suivre les frasques de ce spadassin dans cette terrible république Cuidalienne qui nous fait penser aux Machiavéliques cités italiennes des tri et quatro-cento et à Gêne en particulier. On reconnait également sans peine l'empire ottoman derrière les galères et autres janissaires de Ressine, ce royaume ennemis avec lequel arrivent à s'entendre certains dirigent Ciudaliens. Mais, au fil des pages, on découvre aussi des elfes, des nains voir des hobbits qui viennent s'intégrer dans ce mélange étonnant et fort réussit.

On retrouve avec plaisir certains personnages de Janua Verra. Ce qui fait qu'on a particulière plaisir à lire ce bouquin après avoir lu les nouvelles. Une bonne chose pour augmenter en taille et en intensité de très bons moments de lecture.

Sans atteindre les étalages dégoulinant de psychologie stressantes d'un Robin Hobbs (assassin royal ...) le bouquin est bien dans l'air moderne de la fantaisy. Bon, d'ailleurs, à la fin, le côté "psycho" (assez limité dans le livre) en prend un bon coup dans sa gueule et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Robin Hobbs, ce qui m'a bien fait marrer. J'ai du mal à ne pas y voir un clin d'œil de l'auteur d'ailleurs.
Cependant, je commence à en avoir marre de ces héros au corps trituré dans tous les sens et toujours alertes. Ces scènes relatant le détail anatomique des scléroses et autres contusions reçues par des corps qui auraient du mourir cent fois commence à me courir un peu sur le système.
OK, on est un peu plus réceptif à ce genre de choses lorsqu'on sort d'une salle d'opération, mais tout de même, sans cela, je trouve ce type de scène récurrentes dans la plupart des romans que je lis aujourd'hui. D'ailleurs, la plupart sont totalement crédibles médicalement parlant, ce qui pose généralement de gros problèmes de chronologie des connaissances médicales. Mais bon, il faut croire que ce genre de scène et d'étape dans la vie du héro est particulièrement palpitant à traiter; ce doit être devenu une figure de style incontournable auquel doivent se plier les auteurs contemporains comme jadis les cinéastes holywoodiens traitaient la scène du baiser dans les films des années 40-50 (la prochaine étape sera-elle la dissection d'un elfe ?)
A la longue, ça commence à me gaver.

Mais rien de grave ici. En tout cas rien qui m'empêche de ne pas bouder mon plaisir d'avoir lu ce bouquin à la trame narrative ténue (l'intrigue aurait pu se dérouler dans le cadre d'un nouvelle), mais fortement enrichie par des évolutions crédibles des personnages qui ne lassent pas le lecteur ce qui donne la profondeur à l'univers de l'auteur et beaucoup de finesse à ses traits.

Un achat assez onéreux cependant (28€, je suis désolé, ça commence à peser dans le porte monnaie pour un roman) que je recommande seulement après la lecture de Janua Vera.

On trouve des critiques ce ce livre ici et (entre autres ;) )

Stéphane

6 commentaires:

  1. Et bien à cause de toi j'ai commandé ce bouquin, et le précédent. En fait à cause aussi des critiques sur amazon.

    Est-ce que tu vois une influence possible des jeux de rôles dans ses oeuvres littéraires ?

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  2. Ici, elle y est indéniablement. La tendance c'est inversé. On sent bien le MD qui a parfaitement bien rédiger un très bon scénar que les perso n'ont pas démontés :mrgreen:
    En plus, je trouve qu'il manie assez bien la langue et qu'il n'abuse pas outre mesure de procédés réthorique lourds ni même récurant comme c'est souvent le cas dans d'autres oeuvre plus "littéraires" et moins "ludiques". En plus, quand c'est le cas, c'est à dire qu'il insiste un peu trop sur un sujet ou un procédé, il fini par en prendre le contre pied avant la fin du récit.

    J'attends ses autres oeuvres.

    Stéphane

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  3. Pareil que Denis, je viens de me procurer les deux volumes par ta faute ;-)

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  4. Ca m'étonnerait que vous le regrétiez ;)

    Stéphane plaidant coupable.

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  5. Pour Nicofig, la question est :
    Acheteur kompulsif de bouquins en plus de figurines, est-il un lecteur aussi vorace qu'il est peintre acharné ??? ;)

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  6. Euh ben disons que c'est vrai que j'achète plus de livres que je n'en lis mais je lis plus de livres que je ne peins. ;-)

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